Depuis déjà plusieurs années, probablement depuis que j'ai découvert le phénomène des créatifs culturels, je suis conscient qu'il est fort probable que j'appartienne à une catégorie de gens qui ont tous l'impression d'être seul ou presque mais qui sont en réalité fort nombreux et dont le nombre augmente de plus en plus rapidement. Je suis arrivé à la conclusion que malgré la solitude de ma démarche, je fais partie d'un mouvement global, mais émergeant, de transformation de la société. Mouvement qui provient de sa base, c'est-à-dire d'initiatives individuelles.

Dans ce contexte, je me suis toujours perçu comme un porteur de message plutôt que comme un créateur de message. Je crois en effet que je suis simplement quelqu'un qui voit venir l'émergence d'un nouveau monde et qui cherche à en avertir les gens afin qu'ils puissent cesser de résister, se préparer et surtout collaborer pour en faciliter la réalisation. 

Dernièrement, Geoffroi m'a fait parvenir un court article paru dans Le Monde  intitulé Éloge de la métamorphose et rédigé par Edgar Morin. Quel baume, quel bonheur de voir une perception du monde, qui me différencie et qui me rend solitaire, décrite par ce grand penseur. J'ai intensément ressenti l'impression de participer à quelque chose d'immense et d'important en lisant l'article. Quelque chose qui me dépasse et qui est d'une importance cruciale pour assurer la qualité de vie des générations futures, celle de mes enfants et de mes futurs petits-enfants.

À la fin de la lecture j'avais l'impression d'être en harmonie avec moi-même, que toutes les privations qui résultent de ma démarche étaient justifiées et que ça vaut la peine de continuer à catalyser cette transformation de société qui s'amorce.

Merci Monsieur Morin pour ce message explicite qui nous encourage à continuer malgré les doutes et les difficultés.