L’avenir industriel du Québec
Au Québec nous importons probablement 90% des équipements qui sont la base de notre qualité de vie moderne. Pensez aux équipements électroniques ou encore aux électroménagers, pensez aux meubles ou encore aux véhicules, pensez aux outils ou encore aux équipements de sports, pensez à tout ce que vous achetez qui porte votre qualité de vie et vous verrez qu'il est surprenant de découvrir combien nous dépendons d'équipement importés.
Maintenant projetez-vous 30 ans en arrière et rappelez-vous combien nous fabriquions nos téléphone et nos télévisions, nous fabriquions nos automobiles et nos électroménagers, nous fabriquions nos meubles, nos outils ou nos vélos, nous fabriquions la grande majorité des équipements que nous consommions.
Nous avions à cet époque une relations avec nos fournisseurs, nous savions leurs services après ventes nous avions une perception aigüe de la qualité des équipements qu'ils nous fournissaient, de leur durabilité. Comme consommateur nous pouvions décider d'acheter surtout de la qualité et de la durabilité pour rentabiliser nos investissements ou encore de cibler les bas prix de moindre qualité et durabilité. C'était un choix accessible. Aujourd'hui ce n'est plus possible dans la plupart des cas. Si nous optons pour le haut de gamme ca ajoute des fonctionnalités mais pas nécessairement de la durabilité ni de la réparabilité.
Je vous propose un test
Lors de votre prochain achat, essayez de vérifier la possibilité de vous acheter un équipement qui vous durera avec certitude plus de 10 ans. Si un vendeur vous répond affirmativement sur cette certitude demandez lui pourquoi il il vous l'affirme. Cherchez à savoir sur qu'elle information il s'appuit pour vous l'affirmer. Posez les mêmes question à tous les magasins que vous visiterai avant d'acheter et comparez. Je crois que vous verrai que c'est une certitude qui est devenue impossible à obtenir ou à acquérir pour la majorité des achats.
Une fois cette expérience complété et si vous désirez approfondir vous pourriez ré-essayer mais pour confirmer une certitude de durabilité de 5 ans et voyez la différence.
La réponse à cette question est fondamentale pour pouvoir avoir un aperçu de l'avenir qui nous attend. Selon moi, de cette information découle la plus grande opportunité que le Québec n'ait jamais rencontrer dans son histoire pour prendre le contrôle de sa structure industrielle et du même coup de son indépendance économique.
Ce que je crois être la situation
J'ai entendu plusieurs fois parler de Panasonic qui retire les pièces nécessaires à la réparation de ses équipements après cinq ans afin de provoquer un renouvellement chez ses clients. Lorsque j'ai du renouveler mes électroménagers j'ai découvert que la majorité de entreprises n'offrent que des garanties de un ans complétable par l'achat d'une garantie étendue. Les vendeurs m'ont expliqué que c'était fortement recommandé car n'importe lequel de ces équipements est susceptible de briser dans les premières années. Il m'a aussi expliqué que si je paie plus cher ça ne fera pas nécessairement de différence. Lorsque j'ai magasiné pour faire réparer ma vieille tondeuse électrique le réparateur m'a expliqué qu'elle n'est réparable que si elle n'est pas fabriqué en chine car dans ce cas il n'y a pas de pièce de rechange disponible. Dieu merci la mienne était nord-américaine mais lorsqu'il a estimé le prix de cette réparation somme toute mineure j'ai compris que les entreprises d'équipement ne favorisent pas la réparation.
Je crois que la majorité des objets qui sont le support à notre qualité de vie sont aujourd'hui fabriqué pour avoir une durée de vie toujours plus courte. Il en découle que, malgré la stabilité de notre démographie, nous consommons chaque année de plus en plus d'équipement ayant une vie de plus en plus courte. De ce fait il découle que si, pour une raison indépendante de notre volonté, l'approvisionnement venait à se tarrir il se passerait de moins en moins de temps avant que notre qualité de vie ne viennent à être sérieusement affecté par ce tarissement des approvisionnement.
D'autre part, notre capacité de fabrication et notre autonomie industrielle historiquement très grande a été réduite à peau de chagrin à coup de délocalisation répétées dans presque tous les domaines de fabrication. Pour répondre aux ténors de la mondialisation nous avons liquidé notre autonomie industrielle et l'avons remplacé par de grandes entreprises ne nous appartenant pas et visant un marché mondialisé dans lequel nous sommes en compétition avec tous les pays de la planète et dans lequel le facteur clef est le prix.
Nous avons par ces délocalisations répétés sérieusement affaibli notre nation. Par l'exportation de nos compétence de fabrication et par la mise en compétition de nos capacités industrielles avec celle des pays émergents nous avons provoqué une réduction de nos avantages et de nos salaires. Il en a résulté des dizaines de centaines de milliers d'emplois stratégiques qui ont été exportés, rendant dès lors notre économie dépendante de l'économie internationale. On parle de dizaines de milliards de dollars qui sortent du Québec chaque année pour acheter des produit que l'on dit à prix plus bas mais qui en réalité si on tient compte du rythme de rétrécissement de leur durabilité sont à couts toujours plus élevé.
Pour tous les pays occidentaux cette situation qui est déjà trop avancée est une grande menace mais pour le Québec ce n'est pas le cas car il y a trente ou quarante ans les entreprises qui assuraient notre autonomie industrielle ne nous appartenaient pas. C'était principalement celles des anglais ou des américains et c'est pour ça qu'elles ont été délocalisées si rapidement et si totalement lorsque les canadiens français ont cessé de représenté du cheap labor. Celles de demain nous appartiendront
Vers une effervescence industrielle québécoise
Demain ou après demain nos approvisionnement provenant de l'Asie se tariront. Ça arrivera probablement au même moment que celui ou la Chine laissera tomber le dollars américain. Ce sera lorsque son marché interne ( ils sont déjà rendu à 11 000 $ de PIB/capita ) sera suffisamment grand pour supporter sa croissance économique ou encore lorsque les ressources deviendront trop rare pour les retourner à l'occident sous-forme de produits (pour certain matériaux comme les terres rares c'est déjà le cas). Alors nous aurons un problème car nos équipements briseront rapidement et il sera difficile de les remplacer. C'est à ce moment que poussera rapidement une profusion de petites entreprises qui viendront combler ces besoin en explosion.
Là ou le Québec sera avantagé c'est que le nouveau tissus industriel qui émergera avec ses nouvelles chaînes de transformation et d'approvisionnement seront de propriété québécoise ce qui sera une première. De plus comme cette émergence se fera dans le contexte d'une crise des ressources et d'une prise de conscience mondiale de l'urgence environnementale il faudra créer ces nouvelles structures industrielles dans un nouveau paradigme qui imposera de faire beaucoup avec peu. C'est un domaine dans lequel les québécois sont particulièrement efficaces.
En conclusion
Je crois que nous approchons d'un nouvel âge d'or de l'industrie québécoise et je crois que notre créativité ainsi que notre capacité exceptionnelle à faire beaucoup avec peu nous permettront de nous en sortir avec panache même si l'opération de transformation industrielle sera certainement douloureuse.
Mais surtout je crois que si nous prenons acte de la nouvelle réalité mondiale qui émerge rapidement et de la fin de la domination occidentale sur l'économie mondiale qu'elle implique nécessairement alors nous pouvons entreprendre dès aujourd'hui cette transformation industrielle puisqu'elle ne génèrera que des avantages et qu'ils seront autant économiques, sociaux, environnementaux qu'humanitaire.
Qu'en pensez-vous ?
À toi qui viens de me lire je pose quelques questions, qu'en penses-tu ?
- Est-ce que cette menace te semble réelle ?
- Est-ce que tu peux imaginer qu'elle soit pour bientôt ?
- Est-ce que tu crois que le tissus industriel québécois est capabler de transformer cette menace en opportunité?
- Est-ce que tu crois que ça vaut la peine de commencer dès maintenant à se préparer ?
Si tu as une opinion s'il te plais répond moi, j'ai besoin de savoir; Suis-je le seul à voir cette opportunité ?
D'autre part, si vous faites l'expérience de tenter d'obtenir une certitude de durabilité lors de vos prochains magasinages, de grâce venez me communiquer vos résultats sous formes de commentaire. Il serait génial de commencer à compiler ces résultats car c'est une information qui n'existe pas et qui est pourtant cruciale pour mesurer l'importance de notre exposition au danger du tarissement des ressources.
5 Commentaires
Bonjour Yves,
D’abord je te remercie pour tes nombreuses chroniques fortes intéressantes. Maintenant, pour répondre aux questions posées, svp permets-moi de te raconter une expérience qui m’a permis de constater à quel point la prise de conscience des problèmes environnementaux est bien concrète au sein de notre société québécoise.
LE CONTEXTE
Au tout début juin, j’étais à Sherbrooke pour une rencontre de famille le samedi soir. Nous préparions une petite soirée barbecue sur le bord de la piscine et nous discutions. Bob, un parent de la famille de mon beau-frère, était présent. Celui-ci arrivait de Mont-Tremblant où il avait remporté ce matin là une cinquième place dans un triathlon de plusieurs centaines de compétiteurs. Ce qui est impressionnant, c’est que Bob s’entraîne à peine depuis deux ans et qu’à l’âge de 50 ans il a réussi un tel exploit devant une multitude de jeunes gens bien entrainés.
Ainsi, nous étions sur le bord de la piscine et Bob a commencé à me partager un peu de sa passion. Il m’a expliqué que deux ans auparavant, il cherchait un moyen de se rapprocher de son fils, alors jeune adulte. Ils avaient alors choisi l’entraînement du triathlon pour passer du temps ensemble. Or, Bob étant un genre passionné avec beaucoup de volonté, il a rapidement attrapé la piqûre de ce sport, adaptant la totalité de son style de vie. Il a tellement pris cela au sérieux qu’aujourd’hui, lorsqu’on lui offre un morceau de fromage, il le refuse car cela contient trop de matières grasses susceptibles de déstabiliser son organisme. Cela illustre bien le niveau de discipline qu’il s’est imposé.
Le début de la conversation m’avait alors fort intrigué, étant moi-même adepte du vélo. Il a continué en me parlant de différentes choses, dont le fameux problème de la surconsommation dans notre société moderne ainsi que la dégradation de l’environnement. Cela a été le début d’une discussion incroyable qui allait se dérouler pendant un bon trois heures.
LA DISCUSSION SUR L’ÉCOHÉRENCE
Pendant cette discussion, j’ai introduit le concept de base du modèle de l’écohérence. Nous avons parlé de long en large sur l’état de la planète, de ses ressources et de la biosphère ainsi que des forces de changement en présence (le pic pétrolier, l’augmentation de la population mondiale, l’Asie émergente, la raréfaction des ressources, etc.). Je lui ai également transmis plusieurs concepts quant au fonctionnement d’un nouveau modèle de société écohérente qui respecterait la terre tout en assurant un haut niveau de vie pour les humains (parc d’équipement évolutifs, régionalisation de l’économie, etc.). Les interactions étaient nombreuses et très passionnantes.
En continuant la discussion, Bob m’a mentionné qu’il était depuis quelques temps conscient de la crise inéluctable dans laquelle nous seront plongés sous peu. Il m’a raconté qu’il était auparavant un grand consommateur, mais qu’il a pris conscience que cela ne pourrait plus durer longtemps, ni pour lui ni pour ses enfants. Ainsi il a abandonné ses passe-temps traditionnels (moto et conduite de voiture sport) pour le vélo, sachant que c’était un mode de vie beaucoup plus sain et respectueux de l’environnement. Dans le cas de Bob, ce fut réellement un changement drastique qui a changé tous les aspects de sa vie.
LA VALEUR D’UN PRODUIT DURABLE
En poursuivant encore la discussion, Bob m’a expliqué qu’il a trois vélos, un pour l’entraînement, un pour la promenade et un dernier vélo à roues spéciales pour la conduite hivernale. Il m’a expliqué que s’il y avait une pénurie complète de pétrole, il serait capable de continuer sa vie normale, été comme hiver. Bob s’est mis alors à m’expliquer qu’il s’agit de vélos Devinci, construit au Québec, des vélos vraiment solides et durables. Ces vélos, s’ils sont bien entretenus, peuvent durer plusieurs décennies, donc plus longtemps que leurs propriétaires. J’étais agréablement surpris de voir que nous sommes capables de faire au Québec des produits durables et de qualité, lorsqu’on s’y met sérieusement.
LES CONSERVATEURS
Après deux heures de discussions passionnantes, j’étais fort surpris de tout ce que nous avions échangé. Bob avait beaucoup apprécié les notions de l’écohérence, celles-ci permettant de faire le lien entre les multiples facettes de la crise globale actuelle, avec ses multiples aspects environnementaux, sociaux et économiques. Or, les buveurs de bière à côté de nous étaient un peu dérangés par notre conversation. Ceux-ci tentaient d’éteindre et de fermer les lumières à répétition tout en faisant varier le volume de la radio. Finalement ils se sont joints à la conversation en racontant quelques conneries. Par exemple, ils affirmaient que tous les progrès que l’on pourrait faire au Québec sur le plan des changements climatiques seraient tout à fait inutiles, car ils seraient instantanément annulés par l’augmentation liée à la croissance économique de la Chine. Certains ajoutaient que de toute façon, si on a à mourir, on va tous mourir en même temps (avec des grands rires), etc. J’ai alors brièvement répondu en leur disant qu’il n’empêche que nous sommes actuellement au Canada les pires pollueurs de la planète. À partir de ce moment, moi et Bob avons continué à discuter sans tenir compte de ce qui se disait autour. On aurait dit que nous étions dans un tunnel, complètement insensibles aux bruits de notre environnement.
LA PRISE DE CONSCIENCE ET LE SENTIMENT D’INSÉCURITÉ DES POPULATIONS
À un certain point, fort impressionné par ce que Bob m’avait raconté, je lui ai simplement posé une question pour savoir quelle avait été l’élément qui avait déclenché chez-lui la «prise de conscience» de la gravité de la situation actuelle ainsi que de la nécessité d’entreprendre des changements. Il m’a alors raconté que c’est en écoutant l’émission «Découverte» qu’il a pu réaliser à quel point l’environnement de la planète se détériore de plus en plus rapidement à chaque jour. En considérant cela, il m’a mentionné qu’il est inquiet pour la jeune génération, considérant l’ampleur des problèmes qui s’en viennent. Yves, cette phrase a alors profondément résonné en moi, et j’ai sentie l’ampleur du «sentiment d’insécurité grandissant des populations» dont tu parles dans tes présentations. Bien que j’oublie un peu chaque jour cette réalité, j’ai dans le fond de moi ce même sentiment. En effet, comment peut-on vivre comme si de rien n’était, sachant très bien qu’un jour nos enfants ou nos petits-enfants nous poseront des questions du genre : si vous saviez ce qui s’en venait, pourquoi n’avez-vous rien fait?
VOICI MES RÉPONSES AUX QUESTIONS POSÉES
Premièrement, je crois que la menace actuelle est très réelle, et qu’une bonne portion des gens de notre société actuelle comprennent qu’il y a des choses qui ne fonctionnent pas, sans pouvoir saisir exactement de quoi il s’agit ni saisir le lien entre tous les aspects ou symptômes.
Deuxièmement, je crois que les effets des problèmes environnementaux actuels commenceront à avoir des conséquences réelles dans la vie de la génération actuelle (dégradation critique de la biosphère, conflits majeurs entre les pays pour les ressources, déplacements migratoire massifs des populations, etc.). Pour la génération de nos ainés, la pollution a toujours été un concept un peu théorique sans effets directs sur la vie quotidienne, donc non-prioritaire. Cependant, la situation sera très différente pour la jeune génération actuelle, laquelle sera confrontée à des problèmes réels.
Troisièmement, à la question de savoir si le Québec est capable de faire évoluer ses infrastructures industriels pour transformer la menace en opportunité, je crois que c’est faisable, un peu de la même façon que Bob a été capable en à peine deux ans de modifier de façon drastique ses habitudes de vie. Nous avons également de nombreux exemples d’entrepreneurs qui ont été capables de bâtir des entreprises innovatrices qui se sont démarqués avec le temps. Il s’agit donc maintenant d’orienter les efforts dans la bonne direction.
Bien sûr je crois qu’il vaille la peine de commencer le plus tôt que possible. À vrai dire, je crois que plusieurs acteurs ont déjà pris conscience des enjeux actuels et qu’ils ont déjà amorcé des changements concrets dans plusieurs aspects de leurs vies, de notre société et de nos organisations. Pour le moment, il s’agit d’initiatives variées et bonnes mais qui gagneraient s’ils étaient coordonnées et généralisées.
AUTRES COMMENTAIRES
Yves, depuis que je m’intéresse au concept de l’écohérence, je me rends compte à toutes sortes d’occasion que plusieurs gens de notre société voient différents aspects et symptômes du problème de la discontinuité systémique globale. Par exemple, récemment une de mes tantes de plus de 70 ans a tout bonnement dit dans une conversation qu’elle était inquiète pour la jeune génération qui est habituée à acheter des gadgets électroniques à tous les 6 mois et à jeter au fur et à mesure les appareils «désuets», son argument étant que ce niveau d’abondance (et de gaspillage) ne pourra certainement pas durer encore longtemps, et que cette jeune génération sera un jour confronté à une pénurie. À chaque jour, j’entends autour de moi, à la radio et un peu partout ce genre de constatations. Je peux donc dire qu’il y a probablement des centaines de milliers de personnes au Québec qui sont conscients, à des degrés divers, de la gravité de la situation actuelle. Cependant, la compréhension des enjeux et les pistes de solution envisagés peuvent varier beaucoup ainsi que la volonté ou la capacité d’entreprendre des changements majeurs.
Je suggère donc que le modèle de l’écohérence pourrait être fort utile pour procurer une base commune de connaissance sur l’état de la situation ainsi que pour développer des pistes d’action pour conduire des changements concrets pour la société. Bien que les changements individuels de style de vie soient importants, il est nécessaire que nous puissions entreprendre des changements avec un cadre de référence commun, ce qui nous permettrait de mesurer en continu l’état de la situation et les progrès réalisés à travers des projets de société.
Bonjour Yves,
Étant déjà un disciple convaincu, je ne peux qu'être d'accord avec ce que tu as écrit. Voici donc mes réponses à tes questions.
Est-ce que cette menace te semble réelle et pour bientôt?
Oui et cela arrivera plus vite que l'on ne le pense avec la forte population en Chine qui est en train de vouloir suivre le rythme des occidentaux.
Est-ce que tu crois que le tissus industriel québécois est capabler de transformer cette menace en opportunité?
Il est temps de profiter de cette occasion pour faire plus avec moins et de donner le ton ici au Québec. On a déjà des leaders dans plusieurs secteurs et il est très facile avec le tissu industriel d'en développer de nouveaux dans le secteur du transport et du bâtiment durable. Il faut juste savoir oser et avoir une vision et ne pas s'arrêter d'y croire en chemin car l'inertie des joueurs existants et des instances gouvernementales n'encouragent pas les innovateurs à moins qu'ils aient trouver les sous d'un fond privé pour financer leurs activités industrielles.
Est-ce que tu crois que ça vaut la peine de commencer dès maintenant à se préparer ?
Le présent est maintenant et mieux se portera l'économie du Québec quand on ajoutera de la valeur ajoutée à nos matériaux disponibles ici tels que l'aluminium et le bois.
J'ajouterai qu'il est grand temps que les consommateurs à outrance se réveillent. On ne peut poursuivre à consommer plus de 80 % des ressources minérales de la terre alors que nous ne représentons que 20 % alors que les populations de la Chine et de l'Inde aimeraient bien nous imiter. La terre est un milieu de vie limité qui ne pourra suffire à la demande et dès que les effets de l'augmentation du prix du pétrole ou le manque de ressources se pointera à l'horizon, il sera déjà presque trop tard de faire le virage…. du moins à titre de leader. Aucun avantage d'être second ou troisième dans cet exercice.
Il faut réapprendre à construire et à réparer. Se réapproprier les compétences et les savoir-faire qui nous ont été retirés par l'industrialisation et la production de masse (Henry Ford et Cie).
Certains le font avec courage et brio:
http://opensourceecology.org/
Mr. Lusignan, à quand une participation au mouvement de transition?
Bonjour Yves,
En temps que propriétaire d'une entreprise manufacturière innovante dans le domaine du développement durable, de l'hygiène industrielle, de l'économie d'énergie, de la réduction de l'empreinte écologique et des GES;
en tant que détentrice d'un brevet dans un secteur technologique où le monde scientifique a déployé des efforts considérables et épuisé des dizaines de millions de dollars en ressources financières depuis plusieurs générations sans parvenir aux résultat recherchés;
en temps qu'entrepreneure résiliente ayant consacré les neuf dernières années de ma vie à survivre pour mon rêve;
Je suis arrivée à la conclusion que notre préoccupation première, ici au Québec, doit être de cesser d'agrandir nos cimetières de Mozart assassinés. L'environnement dans lequel le visionnaire, le créateur, l'entrepreneur se débattent relève de l'arène romaine. Si tu peux vaincre les lions à la face des puissants et du peuple, on te réservera les privilèges de l'héroisme.
Dernièrement, j'ai fait circuler parmi tous mes amis et parents qui m'ont enouragée de leurs bons mots, de leurs sourires, de leurs services, de leur présence chaleureuse et parfois de leur aide financière, une lettre les informant de mon arrivée à la ligne de départ pour la grande aventure manufacturière de ma technologie.
L'un d'eux m'a répondu que mon histoire ferait bientôt la première page des journaux comme modèle de courage, de détermination, de patience, une inspiration pour les générations qui pensent que tout est facile.
J'ai bien réfléchi et j'ai trouvé que dans ce cas, je deviendrais un héro. Je n'ai pas cherché à être un héro, je n'ai aucun désir d'être un héro, jre ne trouve aucune valeur à devenir un héro. Je suis une entrepreneure et tout au long de ces neuf ans, j'aurais voulu trouver autour de moi un milieu réceptif à l'innovation, accueillant à l'entrepreneuriat. Un milieu où l'entrepreneur est un levier, un multiplicateur de bien-être et de richesses, autant collectives qu'individuelles.
Il n'existe, chez-nous, aucune ressources financières réelles pour supporter l'innovation dans une entreprise nouvelle. Pire, se conformer aux lois et aux règlements encadrant le financement des émetteurs privés est un exercice de haute voltige périlleuse. Cependant, les institutions continuent à véhiculer le message de disponibilité de fonds jusqu'à ce que l'entrepreneur ait épuisé son maigre capital en services professionnels infructueux. Le plus souvent, à ce poit il a épuisé ses épargnes, ses REER, souvent le fonds de pension accumulé dans des emplois antérieurs, celui de son conjoint et l'Hypothèque sur sa maison.
En neuf ans, j'ai vu des gens se suicider de désespoir, des entreprises fermer et d'autres déclarer faillite, des couples d'entrepreneurs dynamiques se déchirer ou même divorcer avant d'avoir compris que l'entrepreneur, chez-nous, ne peut compter que sur lui-même.
Dernièrement, on a dit qu'on ne comptaitt plus que 4% de création d'entreprises. En fait, si les candidats à l'entrepreneuriat soupçonnaient le chemin de Damas qui les attend, on n'en compterait même pas 1%.
C'est d'une culture entrepreneuriale renouvellée dont on a besoin, d'une vision dynamique de l'entrepreneur, d'une législation compatible avec la réalité entrepreneuriale et d'un accès à l'épargne public plus près de la réalité socio-économique des épargnants et des entrepreneurs.
Pour le moment, il n'existe aucun véhicule permettant à l'entrepreneur d'aller solliciter l'épargne des petits épargnants et aucune véhicule pour les petits épargnants permettant de supporter le développement des entreprises. privées si ce n'est de devenir une société publique. Dans ces conditions, je ne vois pas comment, sauf quelques exceptions, les québécois pourront dans un avenir prochain, saisir les opportinités et relever le défi de l'innovation et du développement particulièrement dans les domaines des hautes technologies qui exigent beaucoup de capital pour arriver à maturité.
Il y a 50 ans, lorsqu'une entreprise québécoise atteignait trois millions de chiffre d'affaires, elle devait se vendre au capital étranger parce qu'elle ne disposait pas de moyens de se développer plus loin. Aujourd'hui, la plupart des entreprises n'ont même pas les moyens de naître. Nous assistons à un trop grand nombre d'entreprises mort-né.
Depuis l'avènement du Québec Inc. au cours des années '80, les outils financiers n'ont pas été renouvellés ou l'ont été pour des considératons étrangères à l'entreprise émetteur privé, ce qui les rend inopérant. C'est là où des efforts majeurs doivent être consentis.
L'entreprise en démarrage n'a pas besoin de plus de consultants ni plus d'encadrement. Il en existe suffisamment. L'entreprise en démarrage a besoin de capital d'opération et de moyens réaliste et économiques pour y accéder.
Voilà, c'est mon opinion. Elle s'est forgée dans le creuset d'une expérience douloureuse tout au cours des neuf dernières années. Je souhaite qu'elle alimente la réflexion de ceux qui peuvent influencer l'avancement de l'entrepreneuriat privé québécois.
Mes Meilleurs Voeux pour la saison des Fêtes.
Bonjour Michèle
Merci pour ce commentaire, pour ce cri du cœur.
Je comprends ta frustration, ta colère contre Québec inc., j’ai ressenti le même type de colère plusieurs fois dans ma carrière et il m’arrive régulièrement de retomber dans cette énergie négative.
Malgré cela je persévère. Je continue à croire que le Québec se réveille tranquillement. Que les nouvelles générations vont réaliser que les solutions se trouvent ici, dans nos entreprises et qu’en fait il faut cesser de regarder vers l’extérieur pour trouver des réponses que les entrepreneurs locaux sont en train de les inventer, de les fabriquer.
J’essais depuis maintenant quelques années de lancer un projet de relocalisation industrielle, un projet de fabrication d’éco-électroménagers ici pour les gens d’ici. Un projet de modèle industriel d’un genre nouveau, basée sur l’exploitation d’un parc d’équipement plutôt que sur la production d’un flux d’équipement fait pour durer le moins longtemps possible.
Comme tu le dit si bien c’est pénible mais je persévère car je sais que je ne suis pas seul. Je sais que le problème d’entrepreneurship dont il parle dans tous les journaux est un faux problème. Qu’en fait, l’entrepreneurship est la mais qu’ils ne regardent pas à la bonne place. Que l’entrepreneurship qui émerge, celui du futur est plus utilitaire que consommateur, qu’il ne cherche pas tant la croissance que l’efficience.
Je rencontre beaucoup d’entrepreneurs qui ont les mêmes difficultés que toi, qui travaillent comme des forcenés pour réussir à poursuivre leur développement et qui savent qu’ils ne peuvent pas se fier à un système financier qui mesure les mauvaises choses avant de décider d’accorder sa confiance.
Ne lâche pas Michèle, le temps travaille pour toi. De plus en plus rapidement le futur s’impose au présent et prochainement je dirais encore quelques années la société dans son ensemble va cesser de tenter de reproduire un passé destructeur pour entreprendre de construire un futur meilleur et alors les vrais entrepreneurs triompheront.
Ceux qui ont avec persévérance poursuivi la tâche difficile de construire une valeur ajouté réelle et pas seulement financière verront leurs efforts et leur valeur reconnus.
Je suis peut-être trop optimiste mais c’est ce qui me maintient, ce qui me fait continuer. Je crois profondément, qu’alors que la société termine son adolescence et développe sa maturité, les vraies valeurs vont recommencer à dominer et que nous laisserons derrière nous cet époque de cupidité ou la fin justifie les moyens et ou la valeur réelle des choses n’est que rarement reconnue.
Meilleurs vœux à toi aussi pour cette année 2012 qui promet d’être turbulente