Je me définis comme prospectiviste depuis maintenant quelques années. Je suis un prospectiviste autoproclamé mais comme je ne fais que ça, plus le temps passe et plus je le deviens vraiment.

En Amérique, on ne sait pas ce qu’est la prospective, aussi devais-je développer des manières de l’expliquer très brièvement. C’est dans ce contexte que j’ai assemblé cette représentation graphique il y a quelques années pour la décrire.

Pour explorer le futur, il faut non seulement extrapoler l’évolution des éléments les plus significatifs du contexte de l’organisation étudiée mais surtout il faut simuler comment l’organisation pourra s’adapter à un tel contexte. C’est pour rencontrer ce dernier objectif que nous travaillons intensément à l’instrumentation des outils de modélisation et de simulation de la société en général mais aussi de n’importe laquelle des organisations qui la composent.

J’utilise aussi la comparaison suivante entre prévision et prospective pour bien faire comprendre la différence entre les deux approches.

Comparaison entre prospective et prévision


Cette semaine, deux exercices nous ont rapproché plus que jamais de cette vision de la prospective.

Le samedi 26 novembre, avec un groupe de travail de la MRC du Granit,  nous avons fait un premier exercice de cartographie des pôles d’influence d'une MRC. C’est une démarche essentielle pour explorer la façon dont une organisation territoriale peut s’adapter aux transformations de son contexte qui se préparent.

Le mercredi 30 novembre, avec un groupe de travail de la MRC de la vallée de la Gatineau, nous avons fait un exercice complet de simulation prospective. C’est enthousiasmant car des gens qui n’ont aucune spécialisation en prospective ont en très peu de temps réussi à explorer deux futurs potentiels de la MRC, futurs qui émergeraient de deux scénarios de transformation du contexte que nous leur avons proposés. Nous avons complété l’exercice avec une exploration des stratégies d’adaptation qui pourraient être mise en place immédiatement par la MRC et qui la préparerait pour les deux scénarios.

Nous avons donc réussi à faire une démarche de prospective complète quoique superficielle, avec un groupe de gens aux compétences diverses, ayant entre 30 et 75 ans et qui n’avaient probablement jamais entendu parler de prospective avant notre activité.

Trois jours plus tard, en ce samedi matin ensoleillé, je réalise ce qui s’est passé pendant la semaine. Je crois que ça y est, que les outils sont suffisamment développés et que nous pouvons enfin entreprendre sérieusement le transfert de cette nouvelle compétence dans tous les domaines d’activité de la société.

Nous pouvons aussi entreprendre la mise sur pied de Prospexia, un institut de prospective qui est essentiel si nous voulons nourrir en informations pertinentes l’ensemble des communautés de pratique en prospective (CPP) qui émergeront dans la prochaine année. Elle sont nécessaires pour permettre l’adaptation de la société québécoise à l’évolution prévisible de toutes les couches de son contexte d’existence qu’elles soient canadienne, nord-américaine, occidentale ou mondiale.